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Contributions des Enfants et Neveux de Mohamed Boudiaf à l'Occasion des 70 Ans du FLN ( partie 2 ) 

12 février 2025

Révélations de Moulay Merbah. 


En complément de ces informations, Moulay Merbah, bras droit de Messali, a révélé un épisode totalement 
méconnu, jamais évoqué par les historiens. Lors d'une interview accordée en 1990 à Haya Djelloul, il rappelle que 
Boudiaf entretenait des liens avec Krim Belkacem. Lors d'une rencontre avec ce dernier, fin septembre début 
octobre 1954, Moulay Merbah, au nom de Messali, proposa à Krim Belkacem de transmettre à Boudiaf une offre 
pour rejoindre le MTLD, en lui offrant même la direction de l'organisation, reconnaissant ainsi son expérience. 
Cependant, quelque temps après, Krim Belkacem déclare que chacun devait rester dans son propre parti, mettant 
fin à toute possibilité d’alliance. Cette anecdote, qui illustre les complexités et les luttes de pouvoir au sein du 
mouvement indépendantiste algérien, est détaillée à la minute 54 de la vidéo suivante : vidéo YouTube. https://
www.youtube.com/watch?v=tGijvNqj9w8&t=2801s. 
Abane et la Réappropriation de la Rupture. 
Cette rupture totale opérée par le FLN est exprimée dans une lettre adressée par l'homme de la Soummam aux 
premiers promoteurs du FLN. Dans un document daté du 15 mars 1956, Abane tente d’expliquer les fondements du 
FLN à ses fondateurs Boudiaf et Ben M’hidi qui, entre 1950 et 1954, ont assisté aux bouleversements subis par le 
PPA/MTLD et aux divisions vécues en son sein. Pendant toute cette période, Abane était en détention en France, 
totalement coupé de cette réalité. Il écrit notamment : « Pour vous, le FLN est la continuation du PPA-MTLD-CRUA… 
pour nous, le FLN est quelque chose de nouveau, ce n'est ni le PPA, ni le MTLD, ni même le CRUA » (Le Courrier 
Alger-Le Caire de Belhocine Mabrouk, édition Casbah, page 161). 

Le Contexte Historique et les Ruptures Opérées par le FLN. 
Après ce bref rappel historique sur le FLN et la rupture opérée par Boudiaf et ses collaborateurs (Ben Boulaïd, Ben 
M’hidi, Didouche) avec les structures politiques antérieures, il devient plus aisé de saisir la portée de la lettre de 
Larbi Ben M’hidi d’avril 1956. Toutefois, pour en comprendre pleinement le sens, il est indispensable de 
contextualiser cette lettre dans le temps et l’espace. 
Les Déplacements et Stratégies de Ben M’hidi et Boudiaf. 


Larbi Ben M’hidi quitta Alger après l’ultime réunion des six en octobre 1954 pour rejoindre son poste de 
commandement à l’Ouest, à Nador au Maroc: vidéo Thaalibi, minute 2.22 vidéo YouTube. https://
www.youtube.com/watch?v=BQgCGbyjD2Q&t=210s
Boudiaf, après un séjour de deux semaines au Caire, le rejoignit vers décembre 1954 à Nador afin d'établir leur futur 
QG à Tétouan. En janvier 1955, Boudiaf et Ben M’hidi se rendirent au Caire pour une réunion avec Allal El Fassi, Ben 
Bella, Ait Ahmed et des responsables égyptiens, dans le but de préparer le premier envoi d’armes [réf. Fathi Dib, « La
Révolution Algérienne » édition Harmattan, page 49] . À la fin de janvier, Ben M’hidi et Boudiaf retournèrent à 
leurs QG respectifs à Nador et Tétouan pour organiser le débarquement des premières armes qui devaient arriver au 
printemps 1955. Les deux responsables continuèrent à collaborer étroitement et, après une seconde réunion au 
sommet au Caire en février 1956, Ben M’hidi décida après son retour à Nador en mars 1956, de rentrer en Algérie. 
La Lettre de Ben M’hidi et les Divergences Internes. 

En avril 1956, après être revenu en Algérie et avoir rencontré Krim, Ben M’hidi rédigea une lettre à l’attention de Ben 
Boulaïd, ignorant le décès de ce dernier quinze jours auparavant. Le document, provenant du Centre des Archives 
d’Outre-Mer à Aix-en-Provence, France (Cote : FR CAOM 93/144), a été mis à disposition par le professeur d’histoire 
Menasria Youcef de l’Université de Batna. Extraite du livre « L’histoire : Écritures et libérations autour de Mohammed 
Harbi », édité par Hibr en 2017 sous la plume de M. Dahmane Nedjar, page 143, la lettre contient des passages 
essentiels : « Je suis rentré ces derniers temps pour reprendre ma place avec les frères de l'intérieur, notre côté. » 
Cette phrase, bien que partiellement incompréhensible à cause des deux derniers mots, semble désigner les frères 
de l’Organisation Spéciale (OS), distincts de ceux du MTLD qui avaient refusé de rejoindre le FLN en 1954. La suite 
de la lettre est également révélatrice des tensions internes : « L'objet de cette lettre est une nouvelle qui me 
parvient ce jour de Tébib (Boudiaf), nouvelle ayant une importance exceptionnelle. Il s'agit de contacts que des 
Algériens soi-disant mandatés par le FLN ont pris, à l'heure actuelle quelque part (R…) avec des représentants du 
gouvernement français… » Ces extraits mettent en lumière les divergences au sein du FLN et la complexité des 
alliances et des négociations en jeu. 


Analyse Historique des premières Négociations de Ferhat Abbas en Mai 1955.
Durant le printemps 1955, alors que Boudiaf et Ben M’hidi étaient en mission dans la région du Rif pour assurer 
l'acheminement des premières armes vers l'Algérie, Abane et Ferhat Abbas, entreprenaient à l´insu des promoteurs 
du FLN des négociations de paix avec les autorités françaises. 

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