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Reprendre le terrain, refuser la charia, pour un sursaut de civilisation 

11 août 2025

Chronique : Les Lundis de Kamel Bencheikh - Paris- 2025-08-11

Reprendre le terrain, refuser la charia, pour un sursaut de civilisation

Il ne s’agit plus de rumeurs ni de faits divers isolés : dans plusieurs capitales européennes, des groupes islamistes radicaux se permettent d’imposer leur loi dans l’espace public. À Londres, Wuppertal, Bruxelles ou Malmö, des hommes patrouillent dans la rue pour faire respecter des préceptes religieux. Ils s’en prennent aux femmes trop libres, aux passants qui boivent de l’alcool, aux jeunes qui écoutent de la musique. Ce ne sont ni des policiers ni des agents publics : ce sont des miliciens de la foi, des justiciers autoproclamés d’une charia qu’ils veulent voir remplacer les lois de nos États.

Et nous ? Nous regardons ailleurs. Par lâcheté politique, par aveuglement multiculturaliste ou par souci électoraliste, nombre de responsables publics ont laissé ces pratiques s’installer. En cédant du terrain à l’idéologie islamiste, c’est la civilisation occidentale qu’on désarme. L’État de droit n’est plus respecté partout. L’universalité des lois est remise en cause. Des pans entiers du territoire deviennent des zones d’exception culturelle, où la liberté recule au profit de la pression religieuse.

Le multiculturalisme, quand il se fait sans colonne vertébrale, ouvre la voie au séparatisme. Ce n’est pas un excès de tolérance, mais une erreur stratégique. Une faute morale. À force de vouloir ménager toutes les susceptibilités, on finit par piétiner les droits fondamentaux. Et les premiers à en souffrir sont toujours les plus vulnérables : les femmes, les enfants, les minorités dans la minorité, ceux qui veulent vivre librement et refusent la soumission communautaire.

Face à cela, il faut un sursaut. Un vrai. Pas des discours creux, pas des rapports administratifs, mais des actes.

Nous demandons :

  • Que l’État interdise explicitement les patrouilles religieuses dans l’espace public et sanctionne sévèrement toute tentative d’intimidation au nom d’une norme religieuse.
  • Que l’école publique, creuset de la civilisation, soit défendue pied à pied contre toutes les intrusions idéologiques, par des enseignants protégés, formés et soutenus.

 

  • Que les États reprennent le terrain culturel, en finançant les alternatives universelles, artistiques, intellectuelles, dans les quartiers abandonnés aux imams radicaux.
  • Que les forces de l’ordre et la justice réinvestissent les zones grises, là où l’on ne vit plus librement, là où des dogmes ont remplacé les lois.

Ce combat est à la fois sécuritaire et culturel, juridique et spirituel. Il ne s’agit pas de désigner des ennemis selon leur foi, mais de refuser que n’importe quelle foi se transforme en loi.

Car la loi qui impose la liberté de se comporter suivant nos préceptes est notre bien commun. Elle est ce qui protège chacun, croyant ou non, contre l’arbitraire. Elle est la condition de la paix civile. Elle est ce qui empêche que des milices de la morale viennent régenter nos rues, nos corps, nos vies.

Le choix est simple : ou bien nous reprenons le terrain perdu, ou bien nous devenons étrangers à nos propres pays. La liberté n’est pas un slogan. Elle est un combat. Et ce combat commence maintenant.

Kamel Bencheikh

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