Sommet de l’OCS en Chine : Pékin en position de médiateur entre Moscou et Kiev ? 

Sommet de l’OCS en Chine : Pékin en position de médiateur entre Moscou et Kiev ?

Tianjin, Chine – Le président chinois Xi Jinping accueille ce week-end dans la ville de Tianjin les dirigeants de l’Organisation de coopération de Shanghai (OCS), un forum réunissant une vingtaine de pays eurasiatiques, dont la Russie, l’Inde, l’Iran et le Pakistan. Alors que les tensions internationales s’intensifient, notamment autour de la guerre en Ukraine, les yeux sont tournés vers Pékin, qui pourrait jouer un rôle crucial dans une éventuelle sortie de crise.

Le président russe Vladimir Poutine participera au sommet malgré la poursuite des frappes russes en Ukraine et l’appel croissant de l’Union européenne à renforcer les sanctions contre Moscou. L’OCS, qui se présente comme un contrepoids à l’influence occidentale, réunit des pays souvent critiques de l’ordre mondial mené par les États-Unis.

Officiellement, la Chine continue de plaider pour une résolution diplomatique du conflit. « Le dialogue et la négociation sont la seule issue viable à la crise ukrainienne », a rappelé le porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères après les récentes attaques russes sur Kiev. Mais sur le terrain, Pékin fournit toujours un soutien économique et technologique clé à Moscou, notamment à travers des exportations de biens à double usage, critiquées par l’Union européenne.

Par ailleurs, le sommet pourrait marquer un rapprochement entre la Chine et l’Inde, après les tensions commerciales liées aux droits de douane américains. Face à une possible aggravation des conflits en Europe de l'Est, Pékin et New Delhi pourraient chercher à apaiser leurs différends pour préserver la stabilité économique régionale.

À l’issue du sommet, plusieurs dirigeants, dont Vladimir Poutine, participeront à un défilé militaire à Pékin, célébrant les 80 ans de la victoire chinoise sur le Japon. Le seul représentant de l’UE attendu est le Premier ministre slovaque Robert Fico, accompagné du président serbe Aleksandar Vučić.

Ce sommet de l’OCS s’annonce donc comme un moment diplomatique majeur, où se joue autant l’avenir de la guerre en Ukraine que les nouveaux équilibres géopolitiques mondiaux.