Le retour du goupillon à l’école : manifeste pour la laïcité
Spéciale dédicace pour Jean-Michel Blanquer
La République est attaquée. Et l’arme choisie n’a rien de neuf : c’est le goupillon, brandi
comme un étendard contre l’école, contre la liberté, contre l’esprit même de 1905. Qu’on ne
s’y trompe pas : l’offensive est organisée. Elle vise à réintroduire le religieux là où il a été
chassé par la lutte opiniâtre de générations entières de républicains. L’église qui a été mise à
genoux, est encouragée par les tenants de l’islam politique.
La prière à l’école ? Ce n’est pas de la dévotion, c’est de la provocation. Ce n’est pas de la foi,
c’est un coup de force. C’est une tentative de remettre le pied dans la porte de la République
pour y réinstaller l’emprise des clergés.
Rappelons-nous d’où nous venons. L’école de Jules Ferry n’est pas tombée du ciel : elle fut
conquise. Conquise contre l’analphabétisme, contre la misère, mais aussi contre les
congrégations qui voulaient tenir les enfants sous le joug de la religion. Elle fut l’arme
pacifique mais décisive de la République pour former des esprits libres, des consciences
émancipées. La loi de 1905, loin d’être un compromis, fut une rupture : l’État séparé des
Églises, la puissance publique délivrée de la tutelle spirituelle.
Or voici qu’aujourd’hui certains agitent les « racines chrétiennes » de la France comme un
talisman, pour mieux faire croire que la République aurait trahi ses fondements. Mensonge !
La République s’est forgée dans le refus des tutelles religieuses, de TOUTES les religions. Sa
racine, ce n’est pas l’autel, c’est l’humanité libre. Son héritage, ce n’est pas la soumission,
c’est l’émancipation.
Qu’un responsable de l’enseignement catholique ose exiger que des enfants prient le matin
avec leur maîtresse est un affront. Car l’école, financée par l’argent public, n’appartient pas
aux curés. Elle n’appartient pas non plus aux imams, aux rabbins ni aux pasteurs. Elle
appartient aux citoyens. Elle est le bien commun de la Nation, le lieu sacré du savoir et de la
liberté de conscience.
Ceux qui veulent « relire » la loi de 1905 n’annoncent pas une réinterprétation : ils annoncent
une reddition. Ils veulent vider la laïcité de son sens, la réduire à une politesse sans vigueur.
Mais la laïcité n’est pas une décoration qu’on ajuste selon l’air du temps. Elle est un rempart.
Elle est le mur qui protège l’enfant contre toutes les pressions, qu’elles viennent des églises,
des mosquées, des temples ou des sectes.
Souvenons-nous des noms : Gambetta, Ferry, Clemenceau, Briand. Ils savaient que la
République ne survivrait pas si elle se laissait dévorer par le cléricalisme. Ils ont arraché à la
nuit des siècles le droit d’apprendre sans catéchisme, le droit de penser sans dogme. Leur
victoire fut une libération. L’oublier aujourd’hui, ce serait trahir leur combat et rouvrir les
portes à l’obscurantisme.
On nous dit qu’il faudrait « apaiser », « concilier », « accommoder ». Non ! Il n’y a rien à
concilier entre la loi de la République et les injonctions des Églises. La neutralité n’est pas
négociable. Céder une seule fois, ce serait céder toujours. L’école républicaine n’est pas un
espace à partager avec les clergés : elle est un espace libéré d’eux.
La laïcité n’est pas un principe secondaire. Elle est la matrice de toutes nos libertés. Sans elle,
la liberté de croire ou de ne pas croire disparaît. Sans elle, l’égalité s’effondre. Sans elle, la
fraternité se délite.
Alors, face aux nouveaux croisés du goupillon, une seule réponse s’impose : fermeté,
vigilance, intransigeance. La République n’a pas d’autel, elle a un tableau noir. Elle n’a pas de
chapelets, elle a des cahiers. Elle n’a pas de clercs, elle a des instituteurs. Et c’est ainsi qu’elle
doit rester, si nous voulons continuer à faire des enfants des citoyens libres, et non des fidèles
soumis.
La laïcité n’est pas seulement une règle juridique, elle est une conquête civilisationnelle. Elle
est le cœur battant de la République. La défendre n’est pas une option : c’est un devoir. Et
ceux qui la trahissent, fût-ce par complaisance ou faiblesse, prennent la responsabilité
d’ouvrir à nouveau la porte de la servitude.
La République a pour devise : Liberté, Égalité, Fraternité. Ajoutons : Laïcité, ou rien.
Kamel Bencheikh
1. Lorsque tu es sur le site internet, clique sur les 3 petits points présents en haut et à droite de l’écran
2. Appuie sur « Ajouter à l’écran d’accueil ».
Et voilà, tu as maintenant RadioAzul.International au bout des doigts,
Bonne Écoute!
1. Lorsque tu es sur RadioAzul.international, clique sur l’icône "Partager" qui est en bas de l’écran de ton appareil.
2. Défile vers le bas la liste des actions et clique sur “Ajouter sur l’écran d’accueil”
3. Clique sur le bouton “Ajouter” situé en haut à droite de ton écran
Et voilà, tu as maintenant RadioAzul.International au bout des doigts,
Bonne écoute!