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Chronique : Les Lundis de Kamel Bencheikh - Paris- 2025-11-10 

10 novembre 2025

Boualem Sansal, la résistance et la lumière de la littérature

Il y a un an, juste un an, dans une semaine, le 16 novembre 2024, Boualem Sansal était arrêté
à Alger à sa descente d’avion en provenance de Paris et conduit directement en prison.
Depuis, la lumière de l’un des plus grands écrivains francophones de notre époque est retenue
derrière des murs qui veulent la confiner. Mais cette lumière ne s’éteint pas. Elle brille dans
ses textes, dans les conversations que nous avons eues, dans le combat que nous continuons
de mener pour sa liberté.

Boualem Sansal n’est pas seulement un écrivain. Il est un éclaireur. Ses romans et essais, de
Le Serment des Barbares à 2084, nous montrent le chemin, même dans l’obscurité : le chemin
de la lucidité, de la réflexion et du courage. On l’a emprisonné parce qu’il dérange. Parce
qu’il a refusé de plier devant la peur et le fanatisme. Parce qu’il a insisté pour nommer la
vérité, même lorsqu’elle est insupportable.

Je suis son ami. Il est mon ami. Je connais sa fidélité, sa droiture et sa constance. Je sais que
derrière chaque mot se cache un engagement, une exigence morale qui rend indispensable sa
présence dans le débat public. C’est pourquoi nous avons créé le Comité international de
soutien à Boualem Sansal : pour qu’il ne soit pas oublié, pour que sa parole survive, pour que
justice lui soit rendue. Et surtout qu’il nous revienne.

Un pays qui enferme ses écrivains et ses poètes s’expose à perdre sa mémoire, son avenir et
jusqu’à sa dignité. Mais Boualem Sansal n’est pas seul. Jamais ! Nous sommes là, nous
continuerons à parler, à écrire, à réclamer sa liberté. Une année s’est écoulée, mais ni le temps
ni l’adversité ne pourront effacer ce que cet homme représente pour nous : la vérité, la justice
et la liberté de penser. Et nous ne l’oublierons jamais.

Kamel Bencheikh

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