Rencontre tendue entre Donald Trump et Mark Carney à la Maison Blanche

Washington, 6 mai – Le Premier ministre canadien Mark Carney et le président américain Donald Trump se sont rencontrés mardi pour la première fois depuis l’élection du dirigeant canadien. Si l’échange était attendu avec prudence, il a rapidement pris une tournure tendue, révélant les profondes divergences entre les deux chefs d’État.

Une provocation en ouverture

Dès les premiers instants de cette rencontre, Donald Trump a ravivé les tensions en réaffirmant son souhait d’annexer le Canada pour en faire le "51e État américain", qualifiant la frontière canado-américaine de "démarcation arbitraire". Une provocation à laquelle Mark Carney a répondu avec fermeté : "Le Canada ne sera jamais à vendre." Trump, fidèle à son style, a ironisé : "Il ne faut jamais dire jamais", poussant Carney à insister : "Jamais, jamais, jamais !"

Commerce, douanes et désaccords

Au-delà des symboles, la discussion a porté sur des enjeux cruciaux comme le commerce bilatéral et les surtaxes douanières imposées par l’administration Trump. Ce dernier a maintenu une position inflexible : "Nous n’avons pas besoin de signer des accords. Ils doivent signer des accords avec nous." Selon lui, les autres pays ont davantage besoin du marché américain que l’inverse.

Mark Carney a adopté un ton plus diplomatique, affirmant que les surtaxes devaient être intégrées à une "conversation bien plus large", appelant à des discussions "constructives et continues".

Une relation économique vitale

Malgré les tensions politiques, les liens économiques entre les deux pays restent essentiels. Le Canada est la première destination des exportations de 36 États américains, avec 2,7 milliards de dollars d’échanges quotidiens. Il fournit également la majorité du pétrole brut, de l’électricité, de l’acier, de l’aluminium et de l’uranium consommés aux États-Unis. De son côté, 77 % des exportations canadiennes sont destinées à son voisin du sud.

Un avenir incertain

Si Donald Trump a qualifié la rencontre de "formidable", la réalité diplomatique semble bien plus nuancée. Entre les menaces d’annexion, les droits de douane maintenus et une volonté unilatérale d’imposer des conditions commerciales, l'équilibre entre coopération et confrontation reste fragile. Mark Carney a toutefois laissé la porte ouverte au dialogue, misant sur des discussions futures pour préserver la stabilité de cette relation stratégique.