L’Union européenne condamne les sanctions américaines contre des juges de la Cour pénale internationale
Bruxelles – L’Union européenne a fermement condamné les sanctions imposées par les États-Unis à quatre juges de la Cour pénale internationale (CPI), dont la Slovène Beti Hohler, citoyenne de l’UE. Ces mesures ont été justifiées par Washington comme une réponse aux enquêtes "politicisées" menées par la CPI sur d’éventuels crimes de guerre commis par les forces américaines en Afghanistan et par Israël à Gaza.
Parmi les conséquences : gel des avoirs et interdiction de transactions aux États-Unis pour les juges visés. Le juge Hohler est notamment l’un des magistrats ayant validé les mandats d’arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ancien ministre de la Défense.
Réactions européennes unanimes
Les dirigeants européens, dont Ursula von der Leyen et António Costa, ont exprimé un soutien total à la CPI. Ils ont dénoncé une attaque contre l’indépendance judiciaire et le droit international. Les Pays-Bas, pays hôte du tribunal, ont également dénoncé ces sanctions, tout comme la Slovénie, qui a demandé l’activation de la "loi de blocage" pour protéger ses ressortissants.
Contexte de tensions durables
Les États-Unis, qui ne reconnaissent pas la compétence de la CPI, entretiennent depuis longtemps des relations conflictuelles avec l’institution. Cette dernière affirme qu’elle poursuivra ses travaux en toute indépendance. Elle dénonce une tentative d'intimidation qui pourrait nuire aux victimes de conflits et encourager l'impunité.
Par ailleurs, la Hongrie, critique ouverte de la CPI, a annoncé son retrait du Statut de Rome, accentuant les divisions au sein même de l’Union européenne.